30 Juillet
Glomfjord/Moskenes
5352 km
Ce matin, je me la joue Perrette et son pot à lait, version Lili et ses bouteilles d'eau. Vu la difficulté de trouver de l'eau à un prix abordable ou de l'eau naturelle potable sans coloration jaunâtre, la cascade juste à côté du bivouac nous offre une eau fraîche et potable, dixit le vieux monsieur norvégien que j'ai croisé hier soir avec son petit chien et qui m'a taillé la bavette pendant 20 bonnes minutes, pendant que Did, lui avait trouvé un larron de ch'nord au bord de la rivière. Me voici donc équipée de mon k-way et chargée de mes 3 bouteilles vides, partie en expédition matinale en affrontant les températures plus basses (11° seulement ! On s'est habitué au 20° du matin depuis 3 jours) et surtout un sacré vent qui nous a plus que bercé toute la nuit. Le chemin pour aller jusque là cascade est devenue plus difficile d'accès : pendant la nuit, je suspecte le vent d'avoir comploté avec la cascade pour disséminer des flaques d'eau un peu partout et me compliquer ainsi une tâche assez simple de prime abord. Une fois arrivée à la cascade, la tâche n'était guère plus aisée : l'eau coulant le long de la roche est vraiment gelée et je n'arrive pas à remplir mes bouteilles par le petit goulot. Je dois me rendre à l'évidence : il va me falloir monter sur le rocher et m'approcher de la coulée où le débit est plus important, mais aussi me mouiller du coup... prenant mon courage à deux mains (mais surtout voulant boire de l'eau aujourd'hui !), je ferme mon k-way, m'abrite sous ma capuche et me rapproche de la source qui va pouvoir remplir plus rapidement mes 3 bouteilles. L'eau me brûle les doigts, mais je résiste, manquerait plus que je lâche les bouteilles et doive tout recommencer. Mission accomplie, bouteilles remplies, mais également k-way dégoulinant et legging détrempé collant à mes jambes. Je reprends le chemin en sens inverse et arrive à la voiture complètement frigorifiée. Franchement, Did aurait pu faire le gentleman et y aller à ma place ! Où est passée la galanterie ? En même temps, on revendique assez comme ça l'égalité des sexes...
Les Cascades du Fykanvatnet
Je me sèche entre deux portières à la Norvégienne, c'est à dire nue et sans pudeur et enfile rapidement des vêtements secs et chauds. Pour le café, on verra plus loin et à un endroit si possible moins venteux et surtout ensoleillé. Ce que l'on trouvera 70km plus loin sur la route qui nous mène à notre prochain gros ferry qui nous déposera sur les Îles Lofoten. Après la pause café, je relaye Did pour les 70kms restants mais dois le laisser reprendre très rapidement à la vue d'un pont bien trop haut et long pour moi. Crise d'angoisse en approche ! Le relai aura été de courte durée. Nous arrivons à Bødø vers 11h30 et nous insérons dans la 2ème file d'attente pour le ferry de 13h30. Espérons que l'on puisse le prendre, nous n'avons pas de réservation et celui-ci dure 3h... Mais surtout le prochain n'est qu'à 15h et dans une file d'attente, il n'y a pas grand chose à faire ! Nous réussissons à embarquer dans le ferry de 13h30. Quel soulagement ! De courte durée car bien que la traversée soit de même durée que celle du Danemark en Norvège, la mer du Nord était bien moins houleuse que la Mer de Norvège. Le navire tangue sérieusement ici. Heureusement les bracelets font leur effet, je n'ai pas mal au coeur mais je ressens bien le tangage. La 1ère heure est passée rapidement car nous avons pu discuter avec un jeune couple franco-allemand mais je n'allais pas les saouler pendant 3h, même si j'en suis largement capable. Les 2 dernières n'en finissent pas. On somnole dans les bruits des langues étrangères et les odeurs de bouffe norvégienne. Pas trop de poisson encore pour le moment, ouf !..
Embarquement immédiat pour les Îles Lofoten
Moskenes
Les côtes de Moskenes se dévoilent enfin, c'est bon signe. Le ciel est toujours bleu et le soleil toujours au rendez-vous, c'est bon signe aussi. Nouvelle mission périlleuse pour moi : aller aux toilettes sans me vautrer à cause du roulis qui me trinqueballe de droite à gauche. Nous débarquons à Moskenes et prenons la direction de Å pour trouver un camping et faire la rando autour du lac. L'endroit bourdonne de touristes, et ce qui décourage le plus Did c'est qu'il n'y a pas de camping là-bas. Demi-tour, retour à Moskenes mais pas pour reprendre le ferry mais se prendre une place au camping situé juste au débarcadère. C'était bien la peine mais on n'imaginait pas cette affluence. En fait, les Îles Lofoten c'est apparemment magnifique mais c'est surtout bourré de touristes ! Did va commencer à s'énerver. À suivre.
Les Cinquantenaires prennent l'air
Les péripéties de Did et Lili