20 Juillet
Oltedal/Fister
2349km
1h du matin. Un bruit étrange me sort de mon sommeil : un moteur diesel et les rochers qui couinent sous les pneus. Mon gros nounours ronfle et n'entend absolument rien ! Sympa, quand on sait que je l'ai laissé côté entrée de la tente pour entraver toute intrusion nocturne... Le temps est effectivement très maussade aujourd'hui : 14°, ciel gris et menaçant, quelques gouttes. Attention ! C'est l'heure du verdict : Dudu va-t-il réussir à monter en mode 4x4 ? Yessss, les doigts dans le nez. Vive Duster ! Nous arrivons au quai d'embarquement de notre 1er ferry norvégien...qui nous passe sous le nez, à 30 secondes près. Heureusement, celui-ci passe toutes les 15mn.
Nous voici au Preikestolen, prêts pour notre ascension ! Dure dure aussi bien à monter qu'à redescendre. En plus, les Norvégiens qui ont taillé toutes les marches dans la pierre devaient faire entre 1,90m et 2m car j'ai souvent les genoux qui m'arrivent au menton à chaque grimpette. Malgré le temps toujours gris, quelques gouttes mais surtout le vent dans les sommets, la vue est toujours aussi bluffante. Malheureusement, notre courage nous lâchera à 150m de la fin. Trop de vertige ! Et pour les deux, donc impossible de poursuivre plus loin. On est quand même sacrément fiers de nous. On en a bien bavé mais ça valait vraiment le coup encore une fois. Cette fois-ci la descente se fera la plupart du temps en fentes latérales. Et évidemment ce qui devait arriver, arriva. Je me vautre comme une grosse merd... devant 4/5 personnes tranquillement assises pour reprendre leur souffle. Comme par hasard, il a fallu que je m'offre en spectacle. Certains s'enquièrent de mon état, mais je leur fais comprendre que ce qui me sert d'airbag est assez rembourré et que je vais bien... la honte ! En plus, on est rouge non pas comme des tomates mais comme des fraises norvégiennes... le bout de notre vie, c'est tous les jours, mais encore plus aujourd'hui. On arrive enfin vainqueurs à la voiture, mais je n'ai plus de membres inférieurs : tout n'est que douleurs. Même l'arnica aura du mal à faire effet ce soir. Épuisés, nous reprenons notre route pour notre prochain bivouac.
Sur le chemin, une baraque à fraises (non pas de frites ici, on n'est pas din ch'Nord) nous nargue. Demi tour, on va se faire un petit plaisir après tous ses efforts : personne dans la baraque. Le présentoir propose des fraises et des cerises norvégiennes et une boîte tirelire est à disposition. Ici pas de voleurs, que des gens honnêtes. La barquette de 250g de fraises est à 4,50€. Franchement, elles déchirent. À notre arrivée, surprise ! Joëlle et Guillaume, le jeune couple suisse au van postal jaune a déjà établi son campement. Trop heureux de se retrouver ainsi par hasard, on les invite à venir partager un petit rhum. Et une soirée qui s'annonçait plutôt tristounette avec ce temps plus qu'humide qui se termine super bien. À part mes muscles (bah faut croire que j'en ai quand même) qui sont tout endoloris, une belle journée de plus en Norvège.
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